Le commerçant

Mohamed est mon premier portrait pour Dans la ville blanche, un homme doux, simple et attendrissant. Je prends contact avec lui quelques jours seulement avant la réalisation de son portrait, je lui explique non sans difficultés mon projet et ce que je souhaite faire. Nous sympathisons très vite en laissant de côté nos méfiances respectives. Avec l’expérience du projet Exils, je sais qu’il faut toujours commencer doucement  avec des questions générales, pour faire connaissance, parler de moi au début, mettre la personne en confiance même si je ne le suis pas moi-même, jauger ses réactions pour pouvoir rebondir très vite et poser une question plus pertinente. Garder un certain recul, ne pas chercher l’émotion à tous les coups et respecter l’autre. Depuis son portrait, je suis devenue une habituée de son commerce, lui achète très souvent des fruits.