Projet soutenu par Magnum / Prince Claus Fund / AFAC
« Le cheval fait partie de notre famille, de notre culture, et de notre civilisation. » Feu Sa Majesté le roi Hassan II. Alors qu’aujourd’hui les traditions cavalières disparaissent, le Maroc maintient une culture équestre à travers, en particulier, la Fantasia. La Fantasia (ou Tbourida) est la version moderne d’un héritage séculaire: elle désigne des spectacles équestres traditionnels qui simulent des assauts guerriers et célèbrent les vestiges de l’art militaire de l’équitation arabo-berbère. Elle est longtemps restée réservée aux hommes à cause de son côté périlleux et très physique ; les femmes restaient dans l’audience, pour accueillir et acclamer les cavaliers avec des youyous. Depuis quelques années, des jeunes femmes bousculent les coutumes : ces cavalières, nouvelles amazones, tentent de s’imposer dans une discipline guerrière autrefois patriarcale. C’est en apprenant l’histoire de Kahina, une reine guerrière berbère du VIIe siècle, et en découvrant simultanément les peintures orientalistes d’Eugène Delacroix représentant la Fantasia (réalisées en 1832 lors de sa mission diplomatique française auprès du Sultan Abd Al-Rahman) que j’ai eu l’idée et l’envie de réaliser ce projet explorant l’évolution de cet héritage ancestrale par l’arrivée de troupes féminines dans la Tbourida, un aspect qui reste méconnu du public. Un grand merci à la troupe Farisate Al Hawziya, et tout particulièrement à Bouchra et à Hanane.
Publication au NEW YORK TIMES – LENS / CNN / Frankie Magazine / Marie Claire / N by Norwegian